Mais c’était sans compter sur le flair du chien spécialisé dans la détection des stupéfiants. Lequel permettait aux agents de découvrir, sous le siège avant passager, la présence d’un sac en plastique contenant 51 805 € en petites coupures. Une analyse au scanner des billets confirmait des traces de cocaïne sur la plupart d’entre eux.
Se présentant comme l’employeur du conducteur, le passager a soutenu qu’il avait joué un rôle de “navette” entre l’Espagne et l’Italie pour le compte d’un prétendu chef d’entreprise. Déjà connu des autorités hongroises pour des activités antérieures de blanchiment, l’homme de 45 ans originaire de Palerme (Sicile), a fait l’objet d’une comparution immédiate, ce lundi, devant le tribunal correctionnel d’Albertville.
Jugé pour “transfert non déclaré de somme supérieure à 10 000 €” et “blanchiment”, il a confirmé ses déclarations faites lors de ses auditions.
« C’est une Chinoise qui m’a donné cet argent à Barcelone. Je devais juste faire la navette jusqu’en Italie pour un chef d’entreprise, et j’ignorais tout de l’origine de cet argent. » « Alors pourquoi votre commanditaire n’a-t-il pas fait transférer cet argent par un simple virement ? », s’est interrogée la présidente, Michelle Raffin.
« Je pensais que ça devait être de l’évasion fiscale », a répondu brièvement le prévenu. Convaincu de l’implication de ce dernier dans une opération de blanchiment consécutive à un trafic de stupéfiants, le vice-procureur Jean Ailhaud a requis une peine de deux ans de prison. Pour l’avocat de la défense, Me Yoann Strino, du barreau d’Aix-en-Provence, assisté de son confrère italien Alexandro Maria Tirelli, les seules traces de cocaïne sur les billets ne peuvent suffire à caractériser le délit reproché à son client.
« Aux USA, 97 % des billets en circulation portent des traces de drogue. On ne peut pas condamner une personne sur ce seul élément, surtout quand aucune autre trace de cocaïne n’a été constatée dans la voiture. »
Reconnu coupable des infractions jugées, le ressortissant italien a été condamné à 18 mois de prison ferme, et devra s’acquitter d’une amende douanière totale de 76 000 €.